"Les
leçons de Mandela et les enseignements de notre propre histoire n'ont
hélas pas été intégrés par une bonne partie de nos élites politiques.
Comment
ne pas s'apercevoir que sous le discours de bonne gouvernance à usage
extérieur, dont se gargarisent quelques leaders autoproclamés d'une
frange de l'opposition, se cache une réalité autrement plus triviale et
sordide : les identités meurtrières, le repli ethnique la fracturation
communautaire.
Le Congo est un petit pays où chacun se connaît et connaît le passé de chacun.
Ceux
qui aujourd'hui reprochent au pouvoir sa gestion ont, lorsqu'ils l'ont
exercé, amplement apporté la preuve de leur incompétence et de leur
appétence à en détourner les fruits.
Tribalisme,
clientélisme, volonté de revanche ethnique sous le masque d'une
alternance dont on se demande pourquoi elle serait obligatoire, puisque
seul le peuple est en mesure d'en décider, haine de l'autre en guise
d'arguments.
Comment
consolider notre démocratie avec une opposition, qui après avoir
considéré le pouvoir comme un dîner de gala dont on jette les miettes au
peuple, rêve de revenir s'asseoir à la table du banquet ?
Comment
ne pas être saisi d'angoisse à l'écoute de ses anciens dignitaires, ex ministres, intellectuels dévoyés ou soldats perdus qui cherchent par
tous les moyens à entraîner notre jeunesse dans leur dérive ethnocide ?
1997, c'était hier et avoir la mémoire courte serait un crime impardonnable.
Aujourd'hui
que la violence centrafricaine est à nos portes il est plus que jamais
indispensable de jeter dans les poubelles de l'Histoire ceux qui veulent
à nouveau nous diviser entre Laris, Teke, Mbochis, Bembe, Vilis...
Certes, cette tendance régressive et ce retour archaïque de notre passif
historique traversent tous les courants politiques de notre pays.
Mais
je suis fière de dire que nous sommes les seuls, au Parti Congolais du Travail (PCT) à en avoir pris conscience et aller combattre tout
simplement parce que nous ne sommes pas le parti d'un village ou d'une
région, mais un parti nationale.
Notre démocratie est encore imparfaite.
Elle a été portée sur les fonts baptismaux un jour de 1992 et par la volonté
d'un homme qui en accepta le prix. Elle a connu cinq ans plus tard
l'épreuve du sang avant de se relever, puis de se renforcer année après
année.
Notre démocratie existe donc, mais elle est encore fragile.
Ne laissons pas les vendeurs d'illusions et les incendiaires démagogues nous ramener à l'état sauvage."
Arlette Soudan-Nonault.
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