La démocratie n'est pas un dîner de gala

mardi 10 décembre 2013 0 commentaires
"Les leçons de Mandela et les enseignements de notre propre histoire n'ont hélas pas été intégrés par une bonne partie de nos élites politiques.

Comment ne pas s'apercevoir que sous le discours de bonne gouvernance à usage extérieur, dont se gargarisent quelques leaders autoproclamés d'une frange de l'opposition, se cache une réalité autrement plus triviale et sordide : les identités meurtrières, le repli ethnique la fracturation communautaire.

Le Congo est un petit pays où chacun se connaît et connaît le passé de chacun.

Ceux qui aujourd'hui reprochent au pouvoir sa gestion ont, lorsqu'ils l'ont exercé, amplement apporté la preuve de leur incompétence et de leur appétence à en détourner les fruits.

Tribalisme, clientélisme, volonté de revanche ethnique sous le masque d'une alternance dont on se demande pourquoi elle serait obligatoire, puisque seul le peuple est en mesure d'en décider, haine de l'autre en guise d'arguments.

Comment consolider notre démocratie avec une opposition, qui après avoir considéré le pouvoir comme un dîner de gala dont on jette les miettes au peuple, rêve de revenir s'asseoir à la table du banquet ?

Comment ne pas être saisi d'angoisse à l'écoute de ses anciens dignitaires, ex ministres, intellectuels dévoyés ou soldats perdus qui cherchent par tous les moyens à entraîner notre jeunesse dans leur dérive ethnocide  ?

1997, c'était hier et avoir la mémoire courte serait un crime impardonnable.

Aujourd'hui que la violence centrafricaine est à nos portes il est plus que jamais indispensable de jeter dans les poubelles de l'Histoire ceux qui veulent à   nouveau nous diviser entre Laris, Teke, Mbochis, Bembe, Vilis...

Certes, cette tendance régressive et ce retour archaïque de notre passif historique traversent tous les courants politiques de notre pays.

Mais je suis fière de dire que nous sommes les seuls, au Parti Congolais du Travail (PCT) à en avoir pris conscience et aller combattre tout simplement parce que nous ne sommes pas le parti d'un village ou d'une région, mais un parti nationale.

Notre démocratie est encore imparfaite.

Elle a été portée sur les fonts baptismaux un jour de 1992 et par la volonté d'un homme qui en accepta le prix. Elle a connu cinq ans plus tard l'épreuve du sang avant de se relever, puis de se renforcer année après année.

Notre démocratie existe donc, mais elle est encore fragile.

Ne laissons pas les vendeurs d'illusions et les incendiaires démagogues nous ramener à l'état sauvage."

Arlette Soudan-Nonault.

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